vendredi 30 septembre 2011

Lettre à Taifas


Chère amie,
Tu m’as demandé pourquoi ces dernier temps, ma présence se fait toujours rare. L’inquiétude te gagne, aussi longtemps que cet état d’esprit ne te soit éclairé, je tiens d’abord à te rassurer de mon état de santé. Oui je vais bien, je t’en remercie.



Je me suis résolu de vivre l'expérience de la solitude, du retrait, du silence. De m'éloigner de l'agitation et du bruit du monde. D'être avec le Grand Dieu pour pouvoir passer ma vie avec moi même, de ne chercher mon bonheur au loin mais au plus près de moi.


Chère amie, mon cœur s'incline à d'autres attachements pour l'être si fort à l'opinion publique. Ou à chercher à être présent aussi longtemps que mon plaisir solitaire se multiplie. Je comprends bien pourquoi les grands hommes ont tous célébré, chacun à leur manière, l'expérience de l'éloignement, et sont tous nés avec un amour naturel pour la solitude qui ne fait qu'augmenter à mesure qu'ils trouvent leur compte loin du monde mais auprès du Créateur des mondes et des cieux.


Il n'y a point d'homme ayant quelque hauteur d'âme et de vertu qui put penser son salut public sans faire ce dialogue intime avec Dieu, un dialogue franc mais nécessaire; un dialogue de confessions pour un bilan vrai. Alors vous me concéderez chère amie que cette communication qui se veut communion n'est point possible avec le commerce des hommes mais avec qui au delà des hommes, Il embrasse tous de Sa science, et Il enseigne le sens des choses à celui qui veut apaiser son intelligence par la raison de son cœur. Et il n'y a nul espace possible de ce dialogue intime que dans la solitude avec le Dieu de Jacob, d'Ishak et d'Ibrahim


dimanche 10 juillet 2011

L'indépendance a été caractérisée par l'indifférence et l'ingratitude des hommes politiques

Radio Dounia web:Un grand Djaliko a été organisé  à Marseille, que pensez-vous de cette initiative ?

Msa Ali Djamal: Ce Djaliko géant s’inscrit dans un désir d’un monde qui se veut rappel du passé, mais à mi-chemin entre Guigoz et Soumbi. C'est-à-dire que par ce spectacle, la jeunesse s’affirme. La jeunesse se réconcilie  avec son héritage. Ce n’était pas un spectacle d’une jeunesse décrite sous la plume de Souef Elbadawi rongée par la passivité,  la démission et l‘engorgement,  mais  c'était un spectacle d’une jeunesse dynamique, une jeunesse engagée et une jeunesse affirmée. Une jeunesse qui s’approprie la politique  et tente par le passé de porter l’héritage, de marquer le respect aux morts,  d’exprimer le souci de la transmission. Ces jeunes voulaient dire enfin  la fierté de leur pays, disons la beauté et l'éclat d’être indépendants.

lundi 6 juin 2011

L'investiture a été le maillon faible


Un nouveau gouvernement de l'union des Comores vient de se mettre en place quelle lecture faites vous de ce gouvernement ?

Msa Ali Djamal : D'abord trois choses, l'une des choses marquantes que l'on peut constater à travers ce gouvernement, c'est qu'il y a une forme relative de parité hommes-femmes. Il y a à peu près trois femmes qui sont nommées, c'est quand même encouragent pour ce gouvernement, pour le nouveau président Dr Dhoinine Ikilou. La deuxième des choses, c'est qu'en regardant à peu près, on peut constater que l'équipe gouvernementale est composée par des élites, des cadres formés en Afrique, plus particulièrement en Guinée. Ainsi, on peut dire que c'est un gouvernement « africaphone ». On peut comprendre que pour le nouveau président, gouverner avec la plus grande efficacité, il lui fallait des gens à qui il donne confiance, avec une équipe partageant en commun une certaine affinité élective. Soit. Mais de cette composition homogène, une certaine image pourrait se dégager. Celle d'un homme politique, qui pendant son parcours politique, n'a pas réussi à se constituer une base des relations denses, diversifiées et dynamiques dépassant son cadre de formation. Donc, c'est qui se lit travers la composition de cette équipe gouvernementale, c'est un président un peu corporatiste qui s'est enfermé dans son réseau naturel, dans son milieu naturel au lieu de dépasser ce cadre là.

Cependant , on constate un retard dans l'officialisation de ce gouvernement, comment l'expliquez vous ?

D'abord, il faut comprendre que ce retard est un peu surprenant. Car il y a eu un délai d'attente qui a durée à peu près 6 mois, plus le trois jours de retard. Ce retard est un peu surprenant, en même temps c'est un mauvais signe pour le nouveau président. Parce qu'il avait suffisamment le temps de former son gouvernement. On peut comprendre que ce retard a été du aux pressions du président sortant, Mohamed Abdallah Sambi. Bien sûr, il a résisté aux pressions. Sambi voulait que Dossar soit reconduit dans sa fonction de Ministre des Finances. Ça n'en a pas été, très bien ! Ça le valorise, ça valorise le nouveau président, ça lui donne une image impériale, une image sacralisante; je dirais même ça le surprésidentialise comme président qui a une capacité d'imposer sa vision, d'assumer ses décisions, de marquer et d'imprimer son pouvoir. Mais en même temps, il a été incapable de ne proposer qu'un gouvernement grégaire, "africaphone". D'un côté, il a réussi à résister à son prédécesseur Mohamed Abdallah Sambi, de l'autre, il n'a pas pu montrer qu'il est capable de prendre les décisions en temps voulu. Alors qu'il a déclaré lors de son discours d'investiture qu'il prendra les décisions d'une façon rapide. Là, ce retard exprime qu'il est un président incapable de respecter l'agenda, de respecter le répertoire des décisions....Et bien, c'est un mauvais signe, une première fausse note, parce que ça caractérise un des traits qui marque sa timidité à prendre les décisions... donc, pour le pays sous tensions identitaires et des vestiges séparatistes, sous des menaces de conflits sociaux qui demande au nouveau gouvernement d'être rapide, d'avoir une capacité à répondre aux besoins des Comoriens. Cela montre qu'il n'a pas encore incarné, endossé la fonction présidentielle.

Que pensez vous du déroulement de l'investiture du nouveau président de l'Union des Comores, Monsieur Ikililou Dhoinine?

L'investiture, c'était vraiment le grand bazar de ce gouvernement. La délégation diplomatique étrangère devait attendre à l’aéroport leurs homologues comoriens avec un retard cuisant; des hautes personnalités venant de l'extérieur étrangères ont été à plusieurs reprises déplacées de leur siège à la tribune avant d'être reçues par de simples agents ; il n'y avait peu de places, des politiques locaux devaient se mettre débout pour laisser la place à leurs homologues étrangers, il n’y avait pas un espace médiatique ni pour les médias locaux ni pour les médias internationaux. Il n'y avait pas de place dans les hôtels, on a du recourir à des domiciles privés.....Tout cela c'est du cafouillage politique, de l'amateurisme protocolaire, du manque du sérieux, de la mollesse politique alors que les défis à relever demandent un président fort, un président qui donne une bonne image non seulement à l'intérieur qu'à l’extérieur, hyperactif et rapide dans les prises des décisions et actions et là, tout cela été très catastrophique. L'investiture a été vraiment le maillon faible de ce nouveau gouvernement..

Certains personnes proposent la fin de la Tournante, que pensez vous de cette idée?

Avant de lancer le débat , je pense qu’il faut relever deux enjeux majeurs: En premier lieu, la tournante avait une vertu, une vertu démocratique. On sait qu’elle a introduit une valeur démocratique forte: celle de l'égalité des citoyens. Le théoricien ou l’inventeur de la tournante a voulu montrer qu'être Grand-Comorien n'est mieux qu'être Anjouanais, un Anjouanais, pas plus qu'être Mohélien. Tous ont les mêmes droits, les mêmes devoirs. La loi est égale pour tous devant tous. Elle n'est pas exclusive ni sélective. Elle n'est pas Darwiniste, elle est Tocquevillienne. Pour qu'une République puisse parfaire, nous dit le théoricien de la Tournante, l'exigence du principe de l'égalité, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. Et donc, il faut donner à ceux qui n' ont pas des chances d’accéder au pouvoir plus des chances complémentaire pour essayer d'équilibrer un peu le pouvoir. En gros, l'inventeur, le théoricien de la Tournante a voulu corriger l'injustice électorale faite aux Mohéliens. Contre laquelle il a proposé une solution. Majestueuse, la Tournante, elle est moins imparfaite, au demeurant. En deuxième lieu, maintenant si l'on décide de corriger, de modifier, de revoir cette constitution que l'on dit a introduit une élément démocratique, qui est l'égalité parfaite tocquevillienne, alors il est nécessaire de regarder, de ne pas perdre de vue le souci d'égalité électorale. Parce que perdre de vue ce souci d'égalité démocratique c'est risquer d'aller vers un système politique d’apartheid.